ASPECT PRESENTATION

Si l'auteur indépendant veut espérer une quelconque reconnaissance pour son travail, il se doit d'atteindre une certaine perfection. Dans cette notion, j'entends certaines nécessités, qui feront de l’auteur un imposteur s’il ne respecte pas des consignes indispensables. Je distingue les nécessités techniques (écriture elle-même) et les nécessités aléatoires (histoire). Quelles sont-elles ?

1°) Nécessités techniques :

Tout d’abord l’orthographe doit être irréprochable. Le français est une langue merveilleuse et difficile. Elle est l’un des trésors de notre long patrimoine historique. Un auteur qui ferait des milliers de fautes d’orthographes dans son récit ne serait pas crédible.

La syntaxe et la grammaire. Pour la même raison que l’orthographe, elles sont le fondement d’une écriture lisible et compréhensible. Bien sûr, les bases syntaxiques peuvent être ébranlées (il existe des phrases sans verbe, par exemple), mais elles sont soigneusement utilisées dans des contextes particuliers pour induire une signification savamment étudiée et sont à utiliser avec parcimonie.

La conjugaison. Il est tout aussi important d’écrire son récit en suivant une ligne logique de temporalité. S’interroger longuement sur la pertinence du temps ou des temps employés selon que l’on se trouve sur telle ou telle partie de l’échelle chronologique virtuelle de son histoire.

2°) Nécessités aléatoires :

 * L’idée. Chaque auteur a sa propre manière de concevoir son sujet, c'est en ce sens que je parle de "nécessités aléatoires", parce qu'elles sont propres à chacun d'entre nous. Certains possèdent clairement une idée qui trotte dans leur tête et la pose sur une feuille de papier puis réfléchissent à son développement pour atteindre la finalité. Certains possèdent, au contraire, une fin d’histoire et en développent les causes pour atteindre le point de départ. Dans les deux cas, l’auteur est persuadé de l’intérêt de son sujet pour en faire un livre. Sans une véritable idée, il ne peut pas exister d’histoire, c’est une Lapalissade. 

Néanmoins, il est tout à fait possible de se casser les dents sur cette notion pourtant si logique et, sans une idée « qui fonctionne », l’histoire peut s’avérer inintéressante. Ainsi, on parle de Pitch. Dans le langage des éditeurs, le pitch est un lancement d’idée : résumer son idée en une phrase tout en y insérant, en quelques mots, l’ensemble de l’histoire jusqu’à sa retombée finale, sans oublier d’y souligner l’intérêt majeur de l’idée, la morale de l’histoire et la notion d’évolution qui est la source initiale de tout sujet d’écriture. Pas facile de faire tout cela en quelques mots ! Et pourtant, cet entrainement est indispensable à l’auteur auto-édité.

* Le développement. Là aussi, il existe autant de manières de développer un sujet que d’auteurs. Pourtant, il existe une nécessité de base : rester logique. Certains aiment à construire des plans avec des flèches qui se superposent, afin de garder sous les yeux la trame de leur histoire et conserver ainsi la logique qui leur permet de se rendre au point B à partir du point A, tout en sachant qu’entre les deux, ils vont développer une succession d’événements qui va perturber cette avancée. Néanmoins, ils doivent toujours logiquement atteindre B à partir de A. 

Certains auteurs, encore plus minutieux, créent des tableaux à entrées multiples, souvenirs de notre scolarité, dans lesquels A et B sont consignés, mais également tous les événements intermédiaires avec leurs causes et leurs conséquences qui vont mener de A à B. Ainsi, ils décident d’imaginer, avant le début de leur écriture, les contradictions qui pimenteront leur récit. A charge pour eux de définir les plus efficaces liaisons pour que ces enchaînements deviennent des évidences. 

D'autres auteurs ne font aucun plan. Ils ne perdent pas de vue B et y parviendront coûte que coûte. Mais l’inspiration leur donnera la vision des événements qui surgiront au fur et à mesure de l’écriture. Risqué… oui, mais pas dénué de pertinence si l’on croit, dur comme fer, que les personnages sont là pour créer eux-mêmes l’histoire sous la main de leur auteur ! Et une histoire créée par des personnages qui la vivent, peut aussi être l’assurance d’une histoire qui se tient bien de A à B. Et voilà la meilleure façon de glisser vers « ma » nécessité suivante.

* Les personnages. L’auteur doit toujours leur devoir une fière chandelle, car ils sont leur gage de réussite… à quelques exceptions près. Pourquoi quelques exceptions près ? Tout simplement parce que les auteurs n’écrivent pas uniquement des romans. Il est des sujets qui n’ont aucun besoin de « vrais » personnages dans la mesure où leur message est philosophique, poétique, scientifique, géographique etc… 

L’auteur de biographie pourrait être une exception dans la mesure où il parle d’une personne ayant vécu et dont l’essence vitale ne peut être modelée. Tout juste pourra-t-il écrire cette biographie en y insérant son propre ressenti et ainsi « souligner » certains traits du personnage en question, « décortiquer » son histoire pour en faire poindre les attraits les plus subtils qui entraîneront les lecteurs dans sa vision de l’âme profonde de son sujet, et lui apporter une aura particulière. 

Mais je ne parlerai que des auteurs de romans ici. Les personnages doivent avoir leur vie propre comme vous, comme moi. Ils doivent être nés, avoir eu une enfance et avoir une vie d’adulte. Ils doivent avoir leurs forces et leurs faiblesses, leurs croyances et leurs doutes, leurs peurs et leurs espoirs. Ils doivent avoir des souvenirs et une personnalité qui les font agir plutôt comme ci que comme ça. Ils doivent avoir leurs réactions propres face aux événements qui les conduiront de A à B. Là encore, certains auteurs construisent des fiches sur lesquels ils posent des questions essentielles tout autant que des questions subsidiaires et y écrivent les réponses et ce, pour chacun de leurs personnages. Ils les sculptent afin de les connaître parfaitement, ainsi il serait plus aisé pour eux de les faire vivre et évoluer dans leur récit. Certains auteurs préfèrent la surprise, mais pas de manière désordonnée, car une certaine logique est toujours nécessaire si l’on veut écrire un livre qui ait une chance d’avoir sa place à côté de celui d’un auteur édité traditionnel. Le personnage, de par sa vocation de personnage, vit à un moment donné sous la plume de l’auteur, qui l’a surpris à un point A de son existence. Par le truchement des événements qu’il va être contraint de subir, il va entrer dans une sorte spirale infernale de laquelle il ne pourra sortir que lorsque B aura enfin annoncé la fin de l’histoire. Il sera peut-être totalement transformé ou il sera peut-être conforté dans sa personnalité.

Néanmoins, ce qui restera essentiel et que l’auteur ne pourra perdre de vue, c’est la logique dans lequel le personnage devra évoluer pour paraître « crédible » aux yeux du lecteur. A charge pour l’auteur de lui incorporer un peu de sa propre subtilité pour le rendre sympathique, ou au contraire méprisable selon le sujet de son histoire. Mais le personnage doit toujours « interpeller » pour une raison ou pour une autre : soit, il donne envie de s’identifier à lui, soit il donne envie de le détester. Mais l’attrait que provoque le personnage est un gage de réussite essentiel. Il ne faut pas oublier aussi qu’un roman ne contient pas qu’un seul personnage. Il faut soigner tous les autres de la même manière. Bien sûr, certains d’entre eux n’interviendront que sporadiquement dans l’histoire, pourtant la logique de leur présence devra être respectée de la même manière, même si elle ne doit être soignée que sur un laps d temps très court. S’il n’est pas nécessaire de connaître le passé d’un personnage qui n’apparaît que dans un seul chapitre, par exemple, son action doit être tout de même compatible avec la « portion » de sa personnalité qui se découvrira à ce moment de l’histoire.


L’histoire est terminée, écrite avec cœur, pourtant son histoire commence à peine…et son chemin est semé d’embûches, bien plus que pour l’auteur édité par une maison d’édition traditionnelle.


1°) Relecture 

L''auteur indépendant est responsable de sa propre relecture. Un point à ne surtout pas négliger.  Il peut choisir de se faire aider (si ses finances le lui permettent) par un correcteur professionnel. Il peut trouver de nombreuses propositions en étudiant des sites spécialisés ou des correcteurs free-lance qui se chargeront pour lui de ce lourd et ingrat travail. Ingrat parce qu’il est très difficile, lorsque l’on est auteur et que l’on vient d’accoucher de son nouveau né, d’apprendre qu’il a des malformations. Il faut une bonne dose d’humilité pour cela. 

Mais, il faut le savoir quand on se lance dans l’aventure de l’autoédition, un livre n’est jamais bon dès le premier jet ! Si l’auteur choisit d’effectuer ce travail lui-même, il doit s’armer de courage et relire son ouvrage comme s’il n’en était pas l’auteur. Et lorsque je dis « relire », je veux évidemment dire « le relire plus de vingt fois » ! En effet, il faut organiser ses relectures pour qu’elles soient efficaces. La première va chercher les simples fautes d’orthographe (un pluriel oublié, un accent de travers, un mot mal orthographié etc…). La seconde va chercher les erreurs de temps (un verbe au présent au milieu d’un récit au passé etc…). La troisième va ensuite vérifier les répétitions (beaucoup de mots sont répétés trop de fois et l’on ne s’en rend pas vraiment compte en cours d'écriture). La quatrième va revérifier tout ce que les trois autres ont oublié… Les suivantes vont ensuite s’attarder sur la logique de l’histoire (l'histoire passe-t-elle d’un moment à un autre sans oublier sa continuité ?), sur la véracité d’un personnage (il était fils unique au départ, il est à présent l’aîné de quatre enfants !), sur la nécessité d’un passage ou d’un autre (un paragraphe peut devenir obsolète pour éclaircir la trame de l’histoire), la cohérence des situations et sur l’assurance que B est bien la finalité de A etc…

Il ne faut pas hésiter également à faire lire son œuvre à un proche si on ne veut pas le faire lire à une personne Y qui risquerait de vous piquer votre idée (les auteurs sont parfois parano …). Car il arrive un moment où l’auteur, à force de relire et relire encore, perd un peu de son objectivité. Un petit débriefing avec une personne de son entourage et son œil tout neuf, peut faire repartir la machine et pointer sur des erreurs ou illogismes passés inaperçus.

Quand, enfin, le texte est jugé apte à poursuivre son petit bonhomme de chemin à travers les nécessités de l’édition, l’auteur indépendant peut savourer son plaisir d’être content de son travail. Mais, pas trop longtemps, car il a encore beaucoup de choses à faire…

2°) Le titre

C'est important, car il peut changer le cours de l’histoire. Certains auteurs connaissent le titre de leur œuvre avant même d’avoir écrit la première phrase, d’autre le voient apparaître au fur et à mesure que leur histoire prend force et d’autre enfin ne le découvrent qu’après avoir terminé leur rédaction. Tous les auteurs s’accordent à dire que son importance n’est plus à démontrer. Un titre va attirer l’œil du lecteur qui choisit le livre qu’il va avoir envie de lire (je parle des autres facteurs de sélection plus loin). Il doit donc être choisi avec soin. Un petit conseil de la part de l'entourage n'est pas à dédaigner, mais l'auteur sera le seul décisionnaire de ce précieux titre. A charge pour lui de faire le bon choix, qu’il le change ou qu’il garde le même depuis le début de son aventure…

3°) La couverture

L'auteur indépendant est maître de l’habit que va porter son histoire. Il veut évidemment le ciseler à son gout. Là encore, il est libre (selon ses finances) de s’adresser à des illustrateurs professionnels qui l’aideront dans ses choix, mais qui réaliseront ce qu’il veut. Pour l’auteur solitaire, il va pouvoir la créer (grâce à des logiciels informatiques par exemple) chez lui, avec ses propres idées : une image (libre de droits) et des mots. En étudiant la couverture des livres qu’il possède dans sa bibliothèque, il va en comprendre les « règles incontournable » (titre, nom de l’auteur…) afin de rester dans la « normalité » de ce qui se fait tout en apportant sa touche personnelle.

Mais l’écrin d’une histoire n’est pas simplement une couverture sur le devant. L’habit comprend une couverture, une tranche et une 4e de couverture. L’auteur va retourner à sa bibliothèque pour étudier tout cela. La tranche est importante. Aligné entre d’autres ouvrages, son livre doit comporter tout ce qui est nécessaire de savoir pour qu’une main le saisisse : le titre, le nom de l’auteur et le sigle de l’éditeur. Cela peut paraître anodin, mais une tranche doit être soignée tout comme la couverture de face. Pour la 4e de couverture, c’est encore une nouvelle épreuve pour l’auteur.

4°) la 4e de couverture

L’importance de celle-ci est capitale pour l’auteur et ne doit pas être traitée dans l’urgence. Elle doit être mûrement réfléchie, car c’est elle qui sera lue par les lecteurs avant même qu’ils aient ouvert la première page intérieure.
C’est un travail à part entière, souvent dévolu à des professionnels de l’équipe éditoriale pour les maisons d'édition traditionnelles. Elle doit attirer le lecteur en lui servant une recette inédite, dont le secret ne peut être dévoilé, une pincée d’épice rare pouvant faire toute la différence. Elle doit offrir un gout de nectar subtil pour amener le lecteur à vouloir absolument ce livre plus que tout autre.

L'auteur indépendant doit avoir la même vision en tête en rédigeant lui-même sa 4e de couverture, en se voulant concis, puisant les mots justes qui provoqueront le désir de lire. Choisira-t-il un paragraphe extrait de son livre ? choisira-t-il le pitch qu’il aura imaginé à l’orée de sa rédaction ? Choisira-t-il de résumer en quelques mots le début de son histoire et de finir en une question sur l’issue de celle-ci ? Tout est possible, rien n’est obligé, sauf d’interpeller le lecteur et lui donner envie de lire ce livre au lieu d’un autre. Il ne doit pas oublier, d'y ajouter les données indispensables comme le titre, l’auteur, le sigle de l’éditeur, mais aussi le prix du livre et le n°ISBN. 

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